Leer en español | Read in English
Autrice: Coralie Marti
Pays: France
L’objectif central de l’intervention des bailleurs pour soutenir le développement du tourisme rural est souvent de générer des revenus supplémentaires pour la population locale en l’impliquant dans le développement du tourisme par la création et la commercialisation de produits touristiques). Le développement de ces produits, qui nécessitent parfois des investissements importants, est le plus souvent financé par des subventions, des contributions en nature et des micro-crédits.
Néanmoins, plusieurs échecs de ce type d’initiative nécessitent de prendre des précautions notamment lors de leur conception. Les premiers projets financés par les bailleurs pour développer le tourisme rural ont souvent conduit à un bouleversement des modes de vie des habitants, qui a eu une triple conséquence : la création de nouvelles inégalités, la perturbation durable de l’équilibre de la communauté et l’intensification des atteintes à l’environnement.
Des projets plus récents ont pris en compte ces limites, en :
Les stratégies visant le développement du tourisme en milieu rural mettent de plus en plus l’accent sur le financement de grands projets d’infrastructures publiques considérés comme des prérequis pour fournir un cadre propice à la venue des touristes et accélérer l’initiative privée : par exemple, améliorer l’accessibilité, la gestion des déchets et l’approvisionnement en eau d’une destination contribue à la rendre plus attractive, ce qui encourage les habitants à développer des produits touristiques. En effet, le développement touristique ne peut être durable que s’il répond à une demande et se base sur un modèle économique solide. Les attentes des visiteurs en termes de sécurité, de confort et de qualité d’une part, et le potentiel de marché d’une destination, d’un produit ou d’une activité d’autre part, doivent être au cœur de la conception de toute intervention. Afin de rendre le tourisme économiquement durable, il est nécessaire de maintenir un niveau élevé de satisfaction parmi les touristes, mais il est également crucial de donner aux producteurs de prestations touristiques les moyens de produire et commercialiser leurs services (en assurant par exemple un approvisionnement en électricité suffisant et fiable, ou encore l’accès aux télécommunications).
Pour toutes ces raisons, une analyse stratégique approfondie s’attachant à identifier les hypothèses et prérequis nécessaires au bon déroulé de la logique d’intervention est primordiale au moment de la conception d’un programme de soutien au développement du tourisme rural. En outre, cette analyse doit également s’attacher à identifier les externalités négatives possibles du développement touristique. Une telle analyse appelle le plus souvent à se coordonner avec les autres acteurs intervenant sur des domaines connexes, de manière à rendre les stratégies complémentaires et à gérer les changements engendrés par le développement du tourisme en milieu rural. Les stratégies d’intervention doivent prendre en compte la durabilité et le bouleversement induits par le tourisme sur les sociétés rurales.
La définition la plus communément acceptée du tourisme durable est celle proposée en 2006 par l’Organisation Mondiale du Tourisme et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement dans leur rapport conjoint Rendre le Tourisme Plus Durable, un Guide pour les Politiques (Making Tourism More Sustainable, a Guide for Policy Makers). Le tourisme durable est défini comme : « Un tourisme qui prend pleinement en compte ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil. » Selon cette définition, le tourisme durable devrait :
Les dimensions possibles du Suivi & Evaluation dans le domaine du tourisme relèvent donc potentiellement d’un champ très vaste et complexe. A l’heure actuelle, les modèles de S&E du tourisme se concentrent le plus souvent sur la mesure des dimensions suivantes :
Enfin, il est utile de comparer régulièrement les résultats obtenus avec ceux d’autres destinations similaires, ceci afin d’identifier les écarts de performance et de s’inspirer des meilleures pratiques d’autres destinations pour les améliorer.
Références
PNUEP, OMT (2006) “Por un turismo más sostenible. Guía para responsables políticos” Disponible sur https://www.e-unwto.org/doi/book/10.18111/9789284408214 (consulté le 13 juillet 2021).
Holland, J; Burian, M; Dixey, L. (2003) “Tourism in Poor Rural Areas Diversifying the product and expanding the benefits in rural Uganda and the Czech Republic” dans Pro-Poor Tourism Working Paper No. 12. Disponible sur https://www.researchgate.net/publication/238088185_Tourism_in_Poor_Rural_Areas_Diversifying_the_product_and_expanding_the_benefits_in_rural_Uganda_and_the_Czech_Republic (consulté le 29 janvier 2021).
Coralie Marti est une consultante en S&E spécialisée dans le développement de projets culturels et touristiques et dans l’élaboration de stratégies territoriales et de gestion. Coralie a participé au PRiME en tant que formatrice du cours en ligne Fondamentaux de S&E 1.
The copyright of all the information, documents and materials hereby presented are held by IFAD, which reserves all the rights.